jeudi 2 février 2012

Médecins à l’éducation nationale : un enjeu de santé publique


Tous les enfants dans leur 6ème année doivent avoir une visite médicale : « Au cours de leur sixième, neuvième, douzième et quinzième années, tous les enfants sont obligatoirement soumis à une visite médicale au cours de laquelle un bilan de leur état de santé physique et psychologique est réalisé… A l’occasion de la visite de la sixième année, un dépistage des troubles spécifiques du langage et de l’apprentissage est organisé. Les médecins de l’Éducation Nationale travaillent en lien avec l’équipe éducative, les professionnels de santé et les parents, afin que, pour chaque enfant, une prise en charge et un suivi adaptés soient réalisés suite à ces visites. » (Art L. 541-1 du code de l’Éducation).

Depuis quelques années, dans certaines circonscriptions, l’examen par le médecin scolaire ne concerne plus que les élèves présentant des problèmes importants dans les apprentissages. À court terme, l’administration envisage, sur les 4 départements de l’Académie, la généralisation de l’abandon de la visite systématique de tous les enfants scolarisés en dernière année de maternelle.
Or un tel dépistage est prévu par la loi, lors de la visite médicale en classe de sixième et l'efficacité en la matière de la médecine scolaire n'est plus à démontrer. Mais ses médecins sont les plus mal payés de la fonction publique.

Seuls ceux présentant des problèmes de santé, de comportement ou d’apprentissage feraient l’objet d’une visite approfondie. Pour le déterminer, les enfants seraient vus en dépistage infirmier uniquement par les infirmières exerçant leur activité en postes mixtes (collège + écoles du secteur de recrutement du collège). Cela impliquerait une réduction du temps de présence des infirmiers en collège.
Il serait demandé aux enseignants de fournir pour chaque enfant une fiche de repérage renseignée à partir d’observations et d’évaluations des aptitudes. Infirmières et enseignants devraient donc repérer en amont les enfants susceptibles d’avoir des difficultés et seuls ceux-là bénéficieraient d’une visite approfondie.
Le risque serait grand de voir des enfants atteints par des problèmes de santé de ne plus être repérés à temps.
C’est la remise en cause d’un droit fondamental garantissant à chaque enfant la prise en charge par l’école de l’ensemble des éléments influant sur la réussite scolaire : les problèmes de santé en font partie.
D’autant plus qu’alors, seule resterait en maternelle, la visite systématique des élèves de petite section mais celle- ci est de la responsabilité de la PMI et de la compétence des conseils généraux et sa mise en œuvre est donc tributaire des priorités budgétaires définies par chacun d’eux.
Un sondage sur le dépistage des troubles de l'apprentissage fait craindre une menace contre ce service public. Lire pour information la réflexion proposée par le Dr Élisabeth Villez sur ce sujet.

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