RESOLUTION GENERALE 2017
Réunis du 23 au 25 juin 2017, à Grenoble,
pour leur 103° congrès national, les Délégués Départementaux de l'Éducation
Nationale rappellent que l'avenir de notre pays repose, en partie, sur la
qualité de son école publique, laïque. L'investissement consacré à ce maillon
est déterminant pour notre cohésion nationale. L'enjeu républicain de l'Ecole
laïque est la République et réciproquement.
Pour
servir l'intérêt général, face aux diversités démographiques, géographiques et
sociales, la puissance publique n'a d'obligation constitutionnelle qu'à l'égard
du seul public laïque d'éducation.
Les DDEN dénoncent les aides et privilèges
croissants que la puissance publique accorde à une concurrence privée,
valorisée et choyée qui fonctionne et s'administre sur le mode libéral pour des intérêts particuliers ou
communautaristes.
Au seuil de ce nouveau quinquennat, les DDEN
veilleront, comme toujours, à la justification des décisions et des actes pour
les confronter aux finalités et orientations portées au crédit de l'école
publique laïque.
Au nom de l'intérêt des enfants
L'École
publique a l'obligation d'accueillir tous les jeunes, au-delà de l'origine des
familles, des inégalités sociales et des convictions particulières des uns et
des autres.
Elle doit répondre à l'exigence de laïcité du vivre ensemble des élèves,
citoyens en devenir.
Les DDEN revendiquent le maintien de la
semaine de quatre jours et demi pour alléger les journées scolaires avec
l'organisation gratuite des activités du temps périscolaire, encadrées par des
personnels qualifiés.
Les DDEN militent, en particulier, pour le
rétablissement d'une véritable médecine scolaire de prévention, l'amélioration
de l'accompagnement des enfants en situation de handicap et le développement
des réseaux d'aide.
Au nom de l'égalité en éducation
L'Ecole
laïque est le but et le moyen de la République. Le but parce qu'il
permet à chacun de se construire comme citoyen et le moyen car seuls les
citoyens peuvent faire vivre la République.
Les DDEN s'opposent à l'émiettement
territorial et à l'individualisation du rapport à l'école. Mesures qui, au nom
de l'autonomie des établissements, menacent l'égalité devant le droit en
éducation et l'unicité de notre système éducatif.
Les DDEN exigent les moyens nécessaires pour
combattre les inégalités et les exclusions dans les territoires ruraux et les
zones difficiles.
Les DDEN revendiquent un état des lieux des
bâtis scolaires réalisé par les services de l'Etat.
Les DDEN se prononcent pour la scolarisation
à partir de trois ans avec la possibilité d'un accueil à l'école maternelle à
partir de deux ans.
L'application du Code de l'éducation doit
assurer notre présence dans les départements concordataires.
Au nom de la Laïcité
Les
DDEN rappellent leur indéfectible attachement à la liberté de conscience et à
l'égalité en droit de tous les citoyens au regard de toutes les convictions
religieuses ou non. Les nécessaires séparation et neutralité des pouvoirs
publics garantissent la laïcité, fondement de notre Constitution.
Pour l'École publique, cela implique le
caractère laïque des personnels, des associations et des particuliers qui
apportent ponctuellement leur concours à l'institution scolaire.
Les DDEN réclament la suppression des statuts
dérogatoires.
Les DDEN, fidèles au Serment de Vincennes,
demandent l'abrogation des lois scolaires anti laïques de la loi Debré à la loi
Carle afin de ne pas financer la concurrence de l'École publique et d'éviter les
enfermements communautaristes.
Les DDEN amis de l'Ecole publique
Dans le rôle que leur confère leur fonction institutionnelle, les DDEN
demandent une participation délibérative et non plus consultative aux Conseils
Départementaux de l'Education Nationale.
Dans leur fonction associative, les DDEN
dévoués au service public d'éducation avec pour seule préoccupation l'intérêt
de l'enfant soutiennent les actions en faveur de l'école publique qui œuvre à
l'épanouissement des enfants et tout à la fois fait vivre l'idéal laïque de
notre République. Partenaires de l'institution, les DDEN participent à la
promotion de la Charte de la Laïcité à l'école et sont engagés dans la Réserve
citoyenne de l'Éducation Nationale.
Pour
forger I'unité nationale, la République doit réaffirmer par son système
éducatif laïque la nécessité d'édifier et de respecter la liberté de conscience
des élèves qui lui sont confiés, d'éveiller leur sens critique et d'œuvrer à l'émancipation de toutes et de tous.
Grenoble, le Z5 juin
2017
La résolution
générale a été adoptée