En France, la mise en oeuvre du principe de la laïcité est d'abord une conséquence directe de la Révolution française. Ainsi, dés 1789, la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen affirme l'égalité devant la loi de tous les citoyens.
Nicolas de Condorcet dans son rapport de présentation d'organisation de l'instruction publique devant l'Assemblée Nationale les 20 et 21 avril 1792 jetait les bases de la laïcité:
"Les principes de la morale enseignée dans les écoles et dans les instituts seront ceux qui, fondés sur nos sentiments naturels et sur la raison, appartiennent également à tous les hommes. La Constitution, en reconnaissant le droit qu'a chaque individu de choisir son culte, en établissant une entière égalité entre tous les habitants de la France, ne permet point d'admettre, dans l'instruction publique, un enseignement qui, en repoussant les enfants d'une partie des citoyens, détruirait l'égalité des avantages sociaux, et donnerait à des dogmes particuliers un avantage contraire à la liberté des opinions. Il était donc rigoureusement nécessaire de séparer de la morale les principes de toute religion particulière
et de n'admettre dans l'instruction publique l'enseignement d'aucun culte religieux. Chacun d'eux doit être enseigné dans les temples par ses propres ministres. Les parents, quelle que soit leur opinion sur telle ou telle religion, pourront alors sans répugnance envoyer leurs enfants dans les établissements nationaux et la puissance publique n'aura point usurpé sur les droits de la conscience, sous prétexte de l'éclairer ou de la conduire."
La loi du 9 décembre 1905 renforce considérablement ce principe en instaurant une séparation réciproque entre l'Etat et les institutions religieuses. La Laïcité française est depuis cette date opposable à tous les citoyens.