Les écoles sont-elles adaptées au corps des enfants ?
Ou au
contraire posent-elles des problèmes de santé ?
Ergonome, Catherine Bonnety
travaille en entreprise à améliorer l'adaptation des postes de travail à la
santé des salariés. Mais c'est aussi une mère de famille qui visite école et
collège. Sans que ces visites puissent représenter une étude représentative,
les constatations de C Bonnety mettent
ce que nous savons tous dans une perspective de santé qui intéressera les élus
des CHSCT et les enseignants en général, sans parler des parents...
Rencontrée au congrès de l'AFPSSU, une association qui
regroupe des infirmières, assistantes sociales et médecins scolaires, Catherine
Bonnety, ergonome, croise pour nous ses constatations dans une école et quelques
collèges avec les normes de santé existantes. A défaut d'ergonome au sein de
l'éducation nationale, et sans prétendre faire des ces constations une
véritable enquête officielle, les constatations de C Bonnety interrogent
l'Ecole.
Aux casques !
"Si les élèves et
les enseignants étaient des travailleurs régis par le Code du travail, tous
porteraient des casques acoustiques en permanence", explique C Bonnety.
Elle a effectué un relevé du niveau du bruit dans une école primaire sur toute
une journée. La valeur moyenne est de 79 db. Or à partir de 80 db, le code du
travail impose le port d'un casque. Cela peut monter à 126 db. On est en
moyenne au dessus des 55 db qui est la barre pour un travail exigeant de la
concentration. Autrement dit il y a bien un problème de santé sur le plan
auditif dans les écoles pour les enfants et les enseignants. Pour C Bonnety il
faudrait au minimum qu'il y ait une bonne isolation acoustique dans les locaux
nouveaux. Il en va de la santé mais aussi de la capacité de concentration des
élèves.
Scoliose et lordose entrent à l'école
C Bonnety a constaté
qu'une part non négligeable du mobilier scolaire à l'école reste composée de
blocs chaise et tables reliées entre eux.
Les enfants ne peuvent pas ajuster ce mobilier à leur morphologie.
"Or on a tous besoin de régler le mobilier à notre corps",
explique-t-elle. Cela concerne aussi les enseignants. Elle a observé de longues
stations debout près du tableau, une situation qui est mauvaise pour la santé.
"Si les enseignants étaient régis par le code du travail ils seraient en droit
de réclamer des sièges d'assise haute, comme des tabourets, pour se reposer
régulièrement".
Lumière et toilettes
La qualité de
l'éclairage est aussi fort variable selon les établissements. Il faudrait au
moins 300 lux dans les salles de classe. L'usage du Tableau Blanc Intéractif dans des salles sans
rideaux a souvent aggravé les choses.
C Bonnety ne développe pas la question
des toilettes qui vient de faire l'objet d'un rapport officiel.
"Si les
enseignants et les élèves étaient dans une entreprise, ils pourraient exiger un
cabinet et un urinoir pour 20 hommes et 2 cabinets pour 20 femmes. Les
toilettes doivent être nettoyées au moins une fois par jour et disposer de
papier, savon, essuie mains".
Pour C Bonnety cette
situation s'explique par la complexité administrative des établissements
scolaires avec un personnel d'Etat et des locaux généras par des collectivités
territoriales. "On impose des
règlements aux entreprises en matière de santé au travail. Il est regrettable
que l'Education nationale, à qui on confie nos enfants, n'ait pas de
règles", dit C Bonnety. "Il faut au minimum que les constructions
neuves suivent les normes officielles".
François Jarraud
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